La production audiovisuelle romande - Edition 2021

L’événement majeur de l’année 2020 a évidemment été l’irruption de la COVID-19 dans nos vies. La culture en paie un lourd tribut. Dans le domaine du cinéma, l’exploitation des films en salles et leur présence dans les festivals en ont particulièrement souffert. Fermées pendant de nombreux mois, les salles ont vu leur fréquentation chuter de 65%. La sortie de plusieurs films a été stoppée avec peu d’espoir de ressortir un jour. Les nouveaux titres s’amoncellent chez les distributeurs, au risque que peu d’entre eux ne trouvent de créneau pour aller à la rencontre du public.

Dans ce contexte anxiogène, les plateformes de streaming ont réussi à tirer leur épingle du jeu en multipliant leurs abonné-e-s. L’envie de voir des films étant toujours bien présente, le public s’est résolument tourné vers ces nouveaux diffuseurs. Ce mode de consommation a été au bénéfice d’un véritable coup d’accélérateur, confirmant de façon durable une tendance évidente depuis quelques années.

Ce changement de paradigme pose la question des modes de financement de l’audiovisuel, en particulier pour un cinéma de niche, tel que l’est le cinéma suisse voire européen. Car le modèle reposant sur les soutiens publics, accompagnés par les obligations des télévisions linéaires et les minima garantis des distributeurs ne tiendra plus à moyen terme. La proposition du Conseil fédéral d’obliger les plateformes privées d’investir une part de leur chiffre d’affaire dans la production nationale est un pas dans la bonne direction. Malgré les atermoiements des parlementaires fédéraux, nous espérons vivement que ce début de solution soit prochainement ancré dans la loi.

En dépit du report de plusieurs longs-métrages de fiction, ce sont tout de même 74 projets romands qui ont été mis en production, pour un chiffre d’affaire de 55 millions de francs, dont 39 de part suisse et des retombées économiques en Suisse romande de 28 millions. Quant à la diversité, une fois de plus, elle est au rendez-vous.

Après un peu plus de cinq ans passés à la direction de Cinéforom, je passe aujourd’hui la main à mon successeur Stéphane Morey. À la tête d’une équipe compétente, je suis persuadé qu’il saura affronter avec créativité les enjeux futurs.

Gérard Ruey, Secrétaire général

La production audiovisuelle romande Edition 2021
Version page simple
ISSN 2297-3605

Le rapport peut aussi être commandé au secrétariat.

Statistiques et publications

Partager