La production audiovisuelle romande - Edition 2022
Après l’année du choc de l’irruption du COVID-19 en 2020, l’année 2021 aura été celle de son inscription dans la durée, le glissement de l’urgence vers la gestion de crise prolongée. Si toute la culture a été durement affectée, certains secteurs ont pu mieux rebondir et s’adapter que d’autres. Dans le domaine de l’audiovisuel, les contrastes sont frappants. D’un côté, le secteur des salles de cinéma a continué de subir des fermetures prolongées, et une disruption majeure de la distribution internationale avec comme conséquence à la fois une disponibilité imprévisible des blockbusters, moteurs de la fréquentation des salles, mais aussi un embouteillage généralisé des films à sortir. Au terme de deux ans de pandémie, l’affluence dans les salles obscures aura chuté de près de deux tiers. Seul l’avenir nous dira si elle retrouvera un jour ses niveaux d’avant la crise.
Si un embouteillage s’est produit à la distribution, c’est bien parce que la production, elle, a continué à plein régime. Les coproductions internationales qui s’étaient reportées par prudence en 2020 ont repris avec vigueur en 2021. Grâce aux plans de protection, les tournages de fiction ont pu pratiquement reprendre le rythme habituel, tandis que les documentaires ont été davantage impactés par les bouleversements de la pandémie sur la vie sociale et les voyages internationaux. Malgré tout, la production suisse et en particulier romande a su développer d’excellents projets, trouver les financements nécessaires, ainsi que leur public en festival, en salles (autant que faire se peut), comme à la télévision.
Mais le secteur audiovisuel qui a réellement tiré son épingle du jeu est évidemment celui des plateformes de streaming, qui ont vu leur nombre d’abonné-e-s croître exponentiellement ces deux dernières années. Heureusement, dans toute l’Europe, la législation commence à s’adapter à ces nouveaux acteurs, afin de les faire entrer dans le cercle vertueux de l’audiovisuel. En Suisse, nous avons réussi à convaincre le Parlement d’adopter la révision de la Loi sur le cinéma proposée par le Conseil Fédéral, afin d’étendre l’obligation d’investissement en vigueur pour les télévisions aux plateformes. En 2022, après l’aboutissement d’un référendum contre la loi, c’est le peuple qui en décidera le sort final. Quoiqu’il arrive, les défis de l’avenir ne manquent pas pour l’audiovisuel.
Stéphane Morey, Secrétaire général
La production audiovisuelle romande Edition 2022
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ISSN 2297-3605
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